31/12/2015 - Un bolide traverse le ciel de la Catalogne en plein jour
Le bolide photographié depuis Teià (Espagne) par © Pedra Ennuvolat - Albert Vàzquez
Ce matin jeudi 31 décembre 2015 aux alentours de 8h30 une cinquantaine de témoins a observé le passage d'un bolide dans le ciel Catalan. Les témoignages font état d'une boule lumineuse verte avec une courte traînée visible pendant plusieurs secondes. Selon la perception de chacun, les couleurs variaient du bleu au vert. Cette couleur caractéristique des rentrées atmosphériques est due à l'ionisation de l'air au passage du météore.
Météorite ou météore ?
Le terme météorite est souvent galvaudé comme on peut le constater sur le titre du journal l'Indépendant. Les météorites ne traversent pas le ciel. On parle de "météorite" quand on veut désigner les fragments tombés au sol. Si le phénomène est encore dans le ciel, il s'agit d'un météore ou d'un bolide quand sa luminosité dépasse celle de la planète Vénus. Dans le cas de ce matin, la NASA n'indiquait aucune rentrée atmosphérique de débris spatiaux (en général on est averti à l'avance quand un morceau de fusée ou un débris de satellite entre dans l'atmosphère). L'hypothèse du morceau de roche de type météoroïde est donc la plus probable.
Un phénomène courant
Au fil des saisons, notre planète traverse des essaims de roches issues de comètes et certaines d'entre elles traversent notre atmosphère. On parle dans ce cas d'une rentrée atmosphérique. Le phénomène est courant puisqu'on peut observer toutes les nuits des étoiles filantes (qui sont des poussières de roches qui se désagrègent dans la haute atmosphère). Certaines d'entre elles peuvent atteindre des dimensions respectables et le météore qui a traversé le ciel Catalan ce matin semble important en terme de masse, de l'ordre de plusieurs kilogrammes. Il n'est pas impossible que des fragments atteignent le sol et qu'avec un peu de chance des météorites soient découvertes dans les prochaines semaines. Toutefois la perception de ce type de phénomène est souvent faussée par une impression de proximité alors que ce fragment cométaire était probablement à plusieurs centaines de kilomètres d'altitude.
La difficulté de retrouver les fragments au sol
Quand le morceau de roche se désagrège, sa vélocité est très grande et il est remarquable par sa luminosité mais en fin de course, les fragments qui atteignent le sol ne sont que très rarement visibles sauf si la combustion génère une traînée de fumée qui pourrait être remarquée par des témoins. Les météores peuvent aussi être audibles, créant des bangs sonores ou des sifflements perceptibles.
Que faire en cas d'observation ?
Le plus important pour les scientifiques est de pouvoir reconstituer la trajectoire et de calculer la chute possible de fragments (météorites). Pour cela le témoin doit indiquer précisément l'heure, le lieu où il se trouve, la direction du début de l'observation, la durée et la direction de la fin de l'observation. Avec ces éléments il sera possible de calculer la trajectoire surtout si les témoignages sont multiples.